La filière des vins biologiques, dynamique et résolue, est en plein développement.
Rendez-vous international très couru, le Salon Millésime Bio s’est tenu cette année en plein centre de Marseille, sur le site du Palais des congrès et des expositions, au Parc Chanot. Du 30 janvier au 1er février, professionnels des métiers d’achat de vins et exposants ont répondu à l’invitation de Sudvinbio, Association Interprofessionnelle des Vignerons Bio d’Occitanie.
Une progression exponentielle
Venus du monde entier, les producteurs ont apprécié d’être rassemblés pour cette édition dans un même -très vaste- hall : près de 900 exposants étaient présents, reflétant la grande variété des terroirs, et la qualité des produits issus de la filière biologique. L’occasion d’échanges fructueux entre professionnels, et de découvrir, aux côtés des stands de vin rouges, blancs, rosés, effervescents ou non, des fabricants d’étiquettes, de becs verseurs, ou encore les ouvrages de l’éditeur « de la bio et des alternatives », Utovie, partenaire du Salon.
L’occasion aussi de suivre une série de conférences très riches, qu’elles portent sur les tendances et attentes du marché, les solutions techniques ou l’évolution de la réglementation. Unanimement, les intervenants ont célébré le dynamisme de la filière : il est vrai qu’année après année, les courbes progressent, dans un mouvement qui ne cesse de s’amplifier. Selon Didier Perréol, président de l’Agence Bio, on approche en France les 9% du vignoble national, et les conversions s’accélèrent. De plus en plus de consommateurs, soucieux d’une alimentation saine, se tournent vers les produits de l’agriculture biologique, et le marché des vins bio a plus que triplé en l’espace de 10 ans. Une marque de confiance envers une production dotée d’un cahier des charges rigoureux, vendue en direct pour les 2/3 (soulignant la relation très étroite entre les viticulteurs et leur clientèle), et qui attire les jeunes : 14% des 18 à 24 ans achètent des bouteilles bio, contre 8% seulement en agriculture conventionnelle).
Une filière saine… et qui embauche !
À l’international, le savoir-faire français en matière vinicole est toujours reconnu : Louis-Antoine Saïsset, enseignant-chercheur de l’INRA, évoque un chiffre d’affaire à l’export de 361 millions d’euros en 2015. L’étude commandée récemment par Sudvinbio[1] et qu’il a cosignée, révèle un marché en hausse structurelle, qui s’appuie sur une filière saine et des acteurs très investis. Globalement, le bio crée plus d’emplois, avec des chefs d’entreprises et des salariés plus qualifiés que dans les exploitations conventionnelles, et une tendance à pérenniser les postes. Selon le rapport, les métiers qui recrutent portent sur la vinification et le travail de cave, la conduite du vignoble, et la commercialisation, en nette progression.
Julien Viau, Chargé de mission du ministère de l’Agriculture, confirmait de son côté la grande qualité des formations initiales, même si elles sont encore trop peu nombreuses, et le soutien de l’État au niveau des lycées agricoles (« 20% de leur surface est désormais certifiée bio »).
Enfin lors de ce Millésime Bio, nombreux ont été les observateurs à relever que dans le milieu du vin, réputé « macho », les femmes trouvent de plus en plus leur place, avec nombre d’œnologues et de chefs d’entreprises de sexe féminin. Les clients, satisfaits, déclarent que les vins produits par des femmes sont plus élégants et plus subtils…
Gaëlle Cloarec
[1] Enquête UMR MOISA (SupAgro Montpellier / INRA) pour Sudvinbio, septembre 2016
Photo : Salon Millésime Bio 2017 – Crédit photo Gaëlle Cloarec