Le bois, une énergie qui se renouvelle, un matériau aux possibilités infinies. Responsable de scierie : un vieux métier plein de promesses.
La société EBE BOIS existe depuis dix ans à Saint Jean de Garguier près d'Aubagne. Ivan de Saint-Pierre en assume la gérance depuis un an et demi, après un parcours professionnel aussi riche que varié. A la tête d'une équipe de dix-huit personnes, il travaille pour moitié avec une clientèle de particuliers qui s'étend de l'est marseillais jusqu'au département du Var, et pour l'autre avec une usine de papier établie à Tarascon, qui exporte de la fibre de résineux vers l'Asie.
Dans son équipe, des bûcherons chargés d'abattre le bois, des conducteurs d'énormes véhicules destinés à l'extraire du terrain où s'est effectuée la coupe, plus deux opérateurs qui se consacrent au débit des gros tronçons en bûches adaptées à la taille des cheminées.
En France, 75 % des forêts exploitables appartiennent à des particuliers, les 25 % restant étant la propriété de l'Etat ou des collectivités. Ivan de Saint-Pierre entre en contact avec ces propriétaires forestiers via l'ONF, ou les coopératives qui se sont créées dans chaque département et servent d'interface avec les exploitants.
Pour fidéliser sa clientèle, il insiste sur la qualité du service qu'il propose : « être fiable quant à la livraison du bois de chauffage, c'est important ». Certains s'approvisionnent dès le printemps afin de pouvoir le faire sécher, d'autres attendent les premiers frimas pour faire des réserves. Une chose est sûre : ce mode de chauffage a le vent en poupe. Motifs économiques liés à la hausse des prix de l'énergie fossile ou éveil de la conscience écologique des consommateurs, nombreux sont ceux qui choisissent la chaleur conviviale du poële ou de la cheminée.
Etre responsable d'une scierie, c'est d'abord être gestionnaire : savoir compter, manager, vendre. Démarrer en tant que technicien forestier est une bonne approche, tant il est important d'évaluer la qualité du bois, le rendement futur d'une coupe. Mais Ivan de Saint-Pierre insiste : pour réussir dans cette branche (c'est le cas de le dire!), il faut avant tout connaître et aimer la forêt.
Ses conseils : Travailler dans le bois, c'est avoir le privilège d'exercer dans la nature, au coeur de paysages splendides. Mais cela demande une grande autonomie, de bonnes capacités physiques, ainsi qu'une personnalité posée, réfléchie. Faire preuve de prudence est indispensable dans ce métier classé parmi les plus dangereux (avant ceux du bâtiment).
Le revenu d'un responsable de scierie varie comme celui de ses employés en fonction de l'expérience de la personne et de la pénibilité de son travail, dans une fourchette allant de 1 500 € à 2 800 € mensuels.
Les articles de ce hors-série paru en mars 2011 ont été écrits par les étudiants de l'EJCM, sous la coordination de Philippe Schmit, Rédacteur en Chef Adjoint de La Provence.